vendredi 29 février 2008

Chapitre 2: Le Village

La douceur d’un matelas... d’un oreiller… la fraîcheur environnante…
Ces sensations lui firent ouvrir les yeux. La première chose qu’elle vit fut un plafond. Un plafond en bois, parsemé de diverses peaux de bêtes. Lentement, elle tourna la tête vers la gauche et vit qu’elle se trouvait dans une petite maison, dont les murs semblaient faites de pierres lourdes. Il y avait une table avec un bol en terre cuite remplie de divers fruits, ainsi que plusieurs meubles en bois, tels qu’une armoire ou une commode, avec plusieurs livres posés dessus.
La porte d’entrée était à moitié ouverte, et elle pouvait voir dehors un feu doux brûlant sous une petite marmite.
N’était-elle pas dans un bateau ? Quel était cet endroit ?

« Où… » Elle regarda sur sa droite et ouvrit grands les yeux en voyant son dragonnet endormit sur un coussin posé sur une chaise. « Jep ! »

Le petit familier leva la tête, fit un petit son en baillant et secoua sa tête avant de la regarder. Il fit un petit son de joie et s’envola doucement de son coussin avant d’aller se poser dans les bras de sa maîtresse, qui le sera doucement contre elle. Ce fut seulement à ce moment qu’elle se rendit compte que ses vêtements étaient différents. Elle portait à présent à une robe de tissu brune, avec des motifs ronds fait avec du fil d’argent. La robe était simple, mais jolie.

« Je vois que vous êtes réveillée. »

La mage sursauta et se retourna. Elle se souvint. Elle avait entendu une voix avant de perdre connaissance, et se trouvait à présent face à son propriétaire… Mais elle ne s’attendait à ce que ce soit celle d’un tauren. Ou plutôt d’une tauren, habillé d’une longue robe de cuir souple, et d’une coiffe faites de plumes brunes et vertes. Etait-elle une druide ?

« Avez-vous bien dormit ? » demanda t’elle gentiment en apportant un bol remplit. De par l’odeur, la mage reconnu celle d’un ragoût de lapin. « Tenez, ceci devrait vous rassasiez. »

Pendant un moment elle regarda le bol et la Tauren et finit par lâcher son dragonnet pour prendre la nourriture offerte.

« Je… merci. » dit-elle avec hésitation. Pourquoi se montrait t’elle gentille envers elle ? Ne faisait-elle pas partit de la Horde ? « Mais… pourquoi m’aidez-vous ? »

« Ne le devrais-je pas ? » la Tauren répondit en s’assaillant sur une chaise proche du lit « Aidez une naufragée… cela me parait tout à fait normal. »

« Heer. » Jep parut très intéressé par le ragoût que la mage tenait, ce qui fit sourire la druide.

« Je t’ai déjà donné une part de ce ragoût, petite créature. » dit-elle « Maintenant qu’elle est réveillée, laisse donc cette part à ton amie. »

Jep se posa sur le lit, et souffla lourdement en signe de résignation, ce qui fit un peu sourire la mage. Doucement, elle prit une cuillérée du ragoût et ferma les yeux. Son estomac grogna d’impatience tendis qu’elle sentit le doux goût d’épices, de légumes et de lapin. C’était vraiment délicieux, et visiblement son maigre repas de tout à l’heure n’avait pas suffit à calmer sa faim. Pendant quelques minutes, elle mangea, sans rien dire, tandis que la tauren l’observait avec attention. Quel que soit les intentions du druide, Plumes ne captait aucun danger venant d’elle. Même Jep, qui se montrait habituellement très méfiant envers les étrangers, se comportait normalement comme si tout était normal. Peut-être faisait-elle partit d’une faction neutre comme celle du Cercle Cénarien ? Cela expliquerait pourquoi elle se montre amicale envers quelqu’un de l’Alliance…
Quand elle eût finit son repas, la druide reprit le bol vide et lui tendit un verre en terre cuite remplie d’eau claire et fraîche, que la mage s’empressa d’avaler.

« Comment vous sentez-vous ? »

« Bien mieux… merci beaucoup, madame. » La mage soupira doucement « Je… comment pourrais-je vous remercier ? »

« Oh, et bien… » La Tauren posa le bol et le verre vide sur la table et se tourna à nouveau vers elle « J’aurais bien quelques questions à te poser, même si je sais que tu n’as pas la réponses à certaines. »

« Oh… demandez toujours. » elle regarda à nouveau sa robe et la tauren « Mais… pourquoi j’ai… »

« Ah… votre robe était très déchirée à plusieurs endroits. L’eau de mer n’a pas arrangé son état, petite. Je me suis permit de vous changer, une amie est en ce moment même en train de vous la réparer. » La mage hocha la tête, acceptant la réponse. « Mais dites-moi votre nom. »

« Oh… Plumes. Mon nom est Plumes. » La Tauren parut un peu confuse, mais finit par sourire.

« Un nom bien peu commun pour une humaine… mais également doux, pour une bien jolie jeune fille. » Plumes rougit un peu et remercia la tauren. « Je me prénomme Zorya, ma jeune amie. Alors, dites-moi Plumes… La Terre Mère ne peut vous avoir envoyer ici sans raison. Savez-vous pourquoi vous avez échoué sur cette île ? »

« Île ? » La mage regarda Zorya avec stupeur « Quelle île ? Vous voulez dire que je ne suis pas dans la vallée de Strangleronce ? »

« Strangleronce… » Zorya pencha la tête « Une terre bien lointaine. Je regrette, mais vous êtes à des milles de cet endroit. »

« Mais… » Plumes regarda son dragonnet, qui se remit sur son coussin pour dormir. « Je devais rejoindre Baie-du-butin… des amis m’attendent là-bas… »

« Il y a bien des années que je n’avais pas entendu parler de cette ville… Plumes, vous ne savez pas du tout où vous êtes. Ais-je tort ? »

La mage secoua la tête et regarda Zorya. Il n’y avait que peu d’îles à l’ouest de la vallée de Strangleronce, et elle étaient toutes proches… elle était ainsi dans un nouvel endroit ?

« Je… excusez-moi, mais je ne comprends pas grand-chose à ce qu’il se passe… » Doucement, elle se leva du lit « Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait, mais je ne devrais pas vous déranger plus longtemps. Comment puis-je vous payer ? »

« Pas de paiements nécessaire pour moi, jeune fille… » Zorya se leva et se dirigea vers la porte « Mais… si tu souhaites apporter ton aide à notre village, tu es le bienvenu. »

« Village ? »

La mage suivit la druide dehors et fût choquée par la vison qu’elle reçut : celle d’un village, avec certaines maisons semblables à celle où elle se trouvait, de taille plus ou moins grande. Les habitants s’occupaient, certains discutaient, d’autres exerçaient leurs métiers… comme dans un village quelconque.
Mais ce qui surprit le plus Plumes fut le fait que les habitants n’étaient pas seulement des taurens, mais aussi des elfes de la nuit… il y avait même un troll, buvant autour d’un feu en compagnies d’autres taurens. Il y avait également une femme humaine, portant un seau d’eau accompagné de ses enfants, qui jouaient ensemble. Elle n’aperçut cependant pas de nains, ni de gnomes. Si il y en avait, ils étaient peut-être dans leurs maisons.
Mais cette communauté lui rappelait de plus en plus celles des druides : le Cercle Cénarien, l’Expédition Cénarienne en Outreterre, la belle vallée du Reflet-de-Lune… terres des druides, où tout le monde était considéré comme égaux et les tensions de la Horde et de l’Alliance étaient mises de côté. Et tous discutaient entre eux librement.
Pourtant, Plumes avait le sentiment que cet endroit n’avait rien à voir avec tout cela.

« Elle est réveillée… » La mage sursauta à nouveau en entendant une nouvelle voix et se retourna. Cette fois, elle appartenait à un jeune elfe de la nuit aux longs cheveux verts.

« Pardon, je ne voulais pas vous effrayer. »

« Oh… non, désolé… » La mage se maudit silencieusement de réagir ainsi, mais elle ne l’avait pas entendu arrivé. Elle regarda Zorya, qui lui sourit gentiment « C’est que… »

« Elle vient de sortir de son long sommeil, Melyonn. » dit-elle en regardant à nouveau l’elfe « Elle est perdue, il faut lui laisser le temps de s’habituer à cet endroit. »

« Je comprends… » L’elfe regarda Plumes et s’inclina poliment « Veuillez m’excuser, mademoiselle. »

« Oh mais… ce n’était rien… » Elle répondit avec hésitation. La tauren posa gentiment sa main sur son épaule, comme pour essayer de la rassurer.

« Melyonn, voici Plumes. » dit-elle « Plumes, je vous présente Melyonn. Nous vous avons ramenés saine et sauve au village. »

« Je vois… je vous remercie beaucoup, Melyonn. » Plumes s’inclina poliment devant l’elfe, qui secoua la tête.

« Ce n’est rien. Tachez seulement de vous reposer, ne faites pas trop d’efforts. » il répondit, avant s’éloigner. « Zorya, elle devrait aller parler à Joseph, pour le registre. »

« Je le sais, je compte l’emmener là-bas. » La druide répondit en regardant Plumes, qui était assez perdu. Le registre ? De quoi voulaient-ils parler ? « Vous sentez-vous assez forte pour marcher un peu, Plumes ? »

« Oh… euh, oui je me sens bien mieux. » C’est vrai qu’elle se sentait presque en pleine forme. Sa tête ne lui faisait plus mal, et il en était de même pour le reste de son corps. Elle se sentait juste encore un peu fatiguée, mais pas assez pour vouloir aller se reposer.

« Mais… où allons-nous ? »

« Chez le maréchal Ruln. » répondit la Tauren en se mettant en route, suivit de prêt par la mage « Nous allons lui parler avant de voir Joseph. Quand nous avons une nouvelle personne dans notre village, il est important de le signaler. En particulier s’il s’agit d’un naufragé. »

« Ca veut dire qu’il y a d’autre personnes dans mon cas ici ? »

« Vous êtes la première depuis deux ans, jeune Plumes. » dit-elle « Il n’y avait personne d’autre que vous dans le navire… bien que je ne peux moi-même l’expliquer, car je suppose que vous n’étiez pas seule pour voyager dans un bateau de cette taille ? »

« Non… effectivement. » Personne, à part elle, ne fût trouver… cela amenait à plus de questions qui semblaient sans réponse. Soupirant doucement, elle regarda autour d’elle. Pas mal de personnes interrompaient leurs activités pour la regarder en la voyant, avant de reprendre ce qu’il faisait. Cela rassura la mage, elle espérait vraiment ne pas être observé en permanence comme une bête de la foire de Sombrelune.
Le village était assez grand, avec des maisons de style commun à celle où elle se trouvait quand elle s’était réveillée. Un endroit plutôt animé, sans que ce soit excessif, ce qui ne déplaisait pas à la mage… mais une maison, bien différente et un peu à l’écart des autres, attira l’attention de la mage. Elle était faite en pierre, mais aussi de métal grisé et était décoré avec des girouettes, des espèces d’antennes étranges… une maison qui pourrait laisser croire qu’elle était habitée par un gnome ou un gobelin, le style étant assez familier à ce qu’elle avait vu durant ses nombreux voyages.

« Zorya ? » dit-elle, les yeux sur cette maison « Qui habite cet maison ? »

« Ah… c’est la maison et boutique de Kanie. Elle était comme vous une naufragée… bien que la manière dont elle est arrivée ici était différent de la votre. »

« Comment cela ? »

« Vous pourrez aller lui rendre visite si vous le souhaitez, après avoir vu Ruln. Elle aime bien la compagnie et adore parler, donc cela ne m’étonnerait pas si elle vous raconte son histoire. »

Plumes se contenta de hocher la tête, les yeux fixés sur la maison, avant de se remettre à suivre Zorya. Rapidement, elle aperçut une grande maison faite de troncs d’arbres, qui s’élevait sur plusieurs mètres, avec plusieurs étages. Elle était bien plus grande que les autre maisons du village. L’entrée était gardée par deux elfes de la nuit armés de lances à doubles pointes.

« Nous y sommes. » Zorya entra et Plumes la suivit à travers un couloir qui déboucha sur une vaste pièce. L’intérieur était assez simple, il n’y avait pas trop de meubles, avec de nombreux espaces libres pour se réunir en groupes. Sur la gauche, la mage vit un homme brun en train de lire un livre tout en écrivant sur un parchemin. Sur la droite se trouvait plusieurs meubles contenant divers livres et parchemins, qu’une orc essayait de visiblement de ranger.
Au fond de la salle sur une estrade, se trouvaient un orc et un tauren qui discutaient, devant une grande carte accrochée au mur derrière eux. Celle-ci représentait une île, avec de nombreuses forêts, montagnes et vallées. Plumes ne reconnut pas la région décrite sur la carte, mais pouvait deviner qu’il s’agissait de l’île où elle se trouvait en ce moment.

« Puis-je vous interrompre, messieurs ? » L’orc et le tauren s’arrêtèrent de parler en entendant Zorya et la regarda, avant que leurs yeux ne se fixent sur la mage, qui avait du mal à ne pas montrer sa gène. « Voici l’humaine que j’ai recueillit chez moi. Son bateau a fait naufrage sur la côte sud. »

« Ah… » le tauren prit la parole en hochant la tête « Oui, le jeune Melyonn m’a effectivement parlé d’elle. Comment vous sentez-vous ? »

« Bien… je vous remercie. » Plumes répondit.

« Cela fait des années que quelqu’un n’était pas venu jusqu’ici… » L’orc regardait toujours Plumes fixement, son visage neutre et sa voix ferme. « Qui es-tu et d’où viens-tu? »

« Euh… je m’appelle Plumes, et je viens de Cabestan… Je prenais un bateau en route vers Baie-du-butin, et- »

« Tu as échoué ici. » L’orc finit avant de grogner. « Tu n’es pas tombée dans le meilleur des coins, petite. »

« Ruln, je te prie de mieux te comporter, mon ami. » Le tauren regarda la mage, et continua de parler de manière douce. « Elle est jeune et probablement encore confuse… »

« Hmf… désolé. » Ruln ne parut aucunement désolé. « Mais nous n’avions pas besoin d’un autre naufragé sur les bras. »

« Cela est hors de notre contrôle. » Zorya prit la parole. « La nature ne peut être contrôlée, nous ne pouvons que l’écouter et recueillir ses enfants perdus. »

Ruln ne dit plus rien, et Plumes les regarda tous les trois tour à tour, ne sachant pas quoi faire. Finalement, elle prit la parole.

« Je… » elle hésita et finit par continuer. « Je suis désolée, mais je ne veux pas vous causer d’ennuis. Je ne sais pas comment je vais faire pour retourner là d’où je viens, mais je tiens à trouver un moyen. Mais je me dois d’abord de vous proposer mes services pour- »

« Retourner là d’où tu viens ? » L’orc la regarda, presque étonné « Si j’étais toi, je chercherais plutôt un moyen de m’adapter à ma nouvelle vie. »

« Je vous demande pardon ? »

« Il n’y a aucune issue pour quitter cette île, jeune fille. » Ruln hocha les épaules « Mais cela n’est pas plus mal. La vie est plutôt bonne ici, les seules soucis que nous pouvons avoir sont l’attaques de quelques créatures sauvages, mais à part ça- »

« Attendez. » la mage le coupa « Pourquoi dites-vous qu’il n’y a aucune issue ? S’il y a un moyen d’arriver ici, il y a forcément un moyen d’en repartir! »

« Ca ne marche pas toujours comme ça. »

« Mais- »

« Faites silence, je vous prie. » le Tauren les interrompit et elle se tut. « Plumes, navré de vous l’apprendre, mais le maréchal Ruln a raison. A notre connaissance, il n’y a aucun moyen de sortir de cette île. Et s’il y en a une… alors cela fait des générations qu’elle ne fut pas trouvée. »

Elle fut choquée mais ne dit rien. Aucune issue ? Mais comment allait-elle revenir sur chez elle, revoir ses proches ? Voyant son désarroi, Zorya posa une main réconfortante sur son épaule.

« Ne soyez pas triste, jeune Plumes. » dit-elle gentiment « Vous aurez beaucoup à apprendre ici. Et je pense… que vous comprendrez aussi. »

Il y avait déjà beaucoup de choses qu’elle ne comprenait pas mais elle hocha la tête, ne voulant pas se laisser aller à la tristesse. Elle avait connut tellement de situations durant les vingt-deux années de sa vie, c’était une nouvelle épreuve qui s’ouvrait à elle. De plus… si une issue ne fut pas trouvée, cela ne prouvait en rien qu’elle n’existait pas. Un petit sourire naquit sur son visage. Oui, il devait bien y avoir un moyen…
Une pensée traversa son esprit et elle se ressaisit immédiatement.

« J’allais oublié… comment pourrais-je vous aider ? » demanda t’elle « Zorya m’a dit que je pouvais me rendre utile à la communauté. »

« Ah… et que sais-tu faire ? » demanda Ruln d’un air perplexe « Mis à part des taches ménagères, tu n’as pas l’air de quelqu’un aux multiples talents. »

« Je sais me battre. » dit-elle avec fermeté. Elle savait qu’elle ne devait pas tenir compte du fait que le maréchal la regardait de haut, mais elle refusait de se faire passer pour une bonne à rien. « Je ne peux certes pas manier toutes les armes avec la même aisance qu’un guerrier, mais je suis qualifiée dans la pratique des arcanes. Je suis une mage. »

« Une mage? »
Une nouvelle voix fit son apparition derrière eux. C’était l’homme qui travaillait sur un livre que Plumes avait aperçu en arrivant. Il se leva de sa chaise et s’avança vers elle. Son visage montrait un âge avancé, et une certaine surprise.

« Oui… » dit-elle « J’ai suivit l’enseignement de la magie dans la Comté-du-nord, avant d’aller à Stormwind. »

« Stormwind… » l’homme soupira « Cela fait si longtemps que je n’avais pas entendu ce nom. Comme cette cité peut me manquer… Je l’avais bien connu, après que Dalaran ne fut détruite… »

« Joseph, si tu veux raconter ton histoire, fait-le en privé avec elle, on l’a déjà entendu des centaines de fois. » Ruln grogna en hochant la tête. « En tout cas, petite, tu viens de te trouver une occupation. Si tu es vraiment une mage, alors rend-toi utile auprès de Joseph. Un ancien enseignant de la magie doit pouvoir te trouver une occupation. »

Cet homme était donc un mage tout comme elle. Cependant, quelque chose intriguait Plumes. L’homme avait l’air de ne pas avoir vu de mages depuis des années. Etait-il sur cette île depuis si longtemps que cela ? Et surtout… cela voulait-il dire qu’il n’y avait pas d’autre mages à part eux deux sur cette île ?

« Bien, petite Plumes, en tant que mage, vous saurez certainement nous rendre service. »

« Mouais… J’attends de voir. » Ruln haussa les épaules. « C’est facile de dire que tu es mage, encore faut-il que tu le prouves. »

« Vraiment ? » Plumes le regarda, une lueur de défi dans ses yeux bleus argentés « Si vous voulez que je vous le prouve, il suffit de me le dire. Je pense que vous serez surpris… monsieur le maréchal. »

Elle savait qu’elle allait un peu loin, mais elle refusait de se laisser intimider par quelqu’un d’aussi froid. Elle s’attendit à ce que l’orc s’énervât, mais au contraire, il se me mit à rire.

« On joue les dures à cuire, hein ? » dit-il en descendant de l’estrade. « Et bien dans ce cas… viens avec moi, ma petite, tu vas un peu nous montrer ton [i]talent.[/i] »

« Ruln… » le tauren voulut l’interrompre, mais l’orc leva sa main.

« Non non, mon ami… » dit-il en se dirigeant vers une porte au fond de la salle. « Si notre jeune invitée veut montrer ce qu’elle vaut, alors, on ne va pas la faire patienter plus longtemps. Suis-moi, petite mage. »

Plumes ne dit rien et suivit l’orc hors du bâtiment. Bien qu’elle était déterminée à montrer ce qu’elle valait, elle se maudit intérieurement de ne pas s’être montrée un peu plus diplomate et calme. L’orc l’avait en tout évidence provoquée et elle avait mordu à l’hameçon. Il fallait à présent qu’elle se montre à la hauteur si elle ne voulait pas tomber plus bas. Elle n’avait pas sa robe de mage, ni ses armes ou bijoux pouvant l’aider. Juste une robe dont elle ne captait aucune aura magique.
La prudence allait être de rigueur…

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